Survol historique du vignoble québécois - 1ère partie

février 27, 2019

Vin du Québec

Survol historique du vignoble québécois

(1ère partie)

L’histoire du vignoble québécois est relativement courte si on la compare à d’autres comme celles de la France ou de l’Espagne… Mais, cette histoire, elle existe et fait de plus en plus partie de notre patrimoine culinaire collectif. Faisons donc un bref survol de cette jeune industrie qui ne fait que gagner en popularité année après année.


De 1535 à la fin du 19e siècle

La préhistoire 

C’est lors de son second voyage en 1535 que Jacques Cartier a découvert l’île d’Orléans qu’il a baptisé, en premier lieu, l’île de Bacchus en référence au dieu du vin de la mythologie grecque. Ce nom est attribuable aux nombreuses vignes sauvages qui poussaient abondamment sur l’île. Bien rapidement, les premiers colons se sont rendu compte que les fruits produits par cette vigne n’étaient pas propices à la vinification en raison du climat nordique québécois. Ils se sont donc rabattus vers la fermentation alcoolique de petits fruits et de céréales pour la bière.

Près de deux siècles plus tard, l’aristocratie de la Nouvelle-France s’est tournée vers l’importation de vin français, alors que les moins fortunés devaient se diriger vers les vins âcres des Sulpiciens. Les importations de France ont cessé en 1867 lors de la conquête des Anglais qui a empêché tout commerce avec la mère patrie. À cette époque, la consommation de vin chez les Canadiens-français a pratiquement disparu au profit d’alcools forts et de bières. Mais, l’arrivée des vignes hybrides en Amérique du Nord a permis à certains amateurs de vin de retrouver le doux nectar sans pour autant en produire.

         


Du début du 20e aux années 70

Monopole de la SAQ et ouverture sur le monde

C’est au début du 20e siècle que la vigne hybride a fait son apparition au Québec. Ce type de vigne créé en laboratoire est essentiellement un croisement entre une vigne européenne (utilisée pour la culture du vin) et la vigne américaine (plus tolérante au froid). C’est grâce à cette découverte que les Nord-Américains peuvent enfin développer plus facilement leurs propres vins.

Cependant, les politiques sévères sur la commercialisation de boissons alcooliques de l’époque ont ralenti grandement le développement de cette industrie au Québec. Il faut dire qu’encore à cette époque, la culture du vin pour les Québécois se résumait essentiellement au vin de messe, et ce, malgré la fin de l’interdiction d’importer d’ailleurs… Il faut donc attendre à l’Expo 67 pour voir apparaître le vin (essentiellement français et italien) sur les tables des Québécois.

Le vin ne fait toutefois pas exception à la règle en ce qui concerne la vente de produits alcooliques au Québec. C’est en 1921 que le gouvernement du Québec crée la Commission des liqueurs du Québec (qui devient en 1961 la Régie des alcools du Québec et la Société des alcools du Québec en 1971). Cette société d’État a pour mandat de faire le commerce des boissons alcoolisées, créant donc un monopole pour ce type de commerce. Encore aujourd’hui, c’est la SAQ qui détient le monopole, dictant ainsi les tendances et les prix des vins disponibles sur le marché local.

À la fin des années 70, certains épicuriens québécois envient de plus en plus nos voisins ontariens qui voient naître une industrie florissante dans le domaine du vin local. En effet, c’est à cette époque que les gouvernements (tant fédéral que provincial) investissent des millions de dollars dans le développement de vignoble, notamment dans les régions du Comté de Prince Edward et de La péninsule du Niagara. Malheureusement, les lois strictes dictées par la SAQ empêchent ce type d’investissement au Québec. Il faudra donc attendre jusqu’au milieu des années 80 pour voir le début de l’industrie viticole québécoise, soit presque 15 ans après nos collègues de l’ouest…


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